Public accueilli

Un public, deux spécificités

Dans le cadre de son fonctionnement en DITEP et de ses autorisations, l’Institut Etienne Leclercq accueille des enfants, adolescents et des jeunes adultes dont l’âge varie de 0 à 20 ans.

Les personnes accompagnées par l’IEL sont reconnues pas la MDPH comme porteurs de handicap et disposent d’une notification d’orientation vers un DITEP.

Ce handicap se matérialise par des difficultés de socialisation et/ ou d’apprentissage et est la conséquence de difficultés psychologiques et de troubles. Les troubles dont souffrent les personnes accueillies à l’IEL peuvent être classés en 2 catégories :

  • Les Troubles de Conduite (TC) ou Troubles oppositionnel avec Provocation (TOP) :

Les troubles des conduites correspondent à un ensemble de conduites répétitives et persistantes, qui bafouent les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales. Ces conduites (agressions, vandalisme, vols, absentéisme scolaire et fugues …) entraînent une altération conséquente de la qualité de vie, tant d’un point de vue scolaire que social.

Les troubles oppositionnels avec provocation sont un ensemble récurrent de comportements négativistes, provocateurs, désobéissants et hostiles envers les personnes en position d’autorité.

  • Les Troubles de Conduite (TC) ou Troubles oppositionnel avec Provocation (TOP) :
    • Les troubles des conduites correspondent à un ensemble de conduites répétitives et persistantes, qui bafouent les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales. Ces conduites (agressions, vandalisme, vols, absentéisme scolaire et fugues …) entraînent une altération conséquente de la qualité de vie, tant d’un point de vue scolaire que social.

Les troubles oppositionnels avec provocation sont un ensemble récurrent de comportements négativistes, provocateurs, désobéissants et hostiles envers les personnes en position d’autorité.

 

  • Les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) :
    • Dans l’état des connaissances publié par la HAS en 2018, les TSA sont des troubles neurodéveloppementaux (TND) se caractérisant par des déficits persistants au niveau de la communication et des interactions sociales dans des contextes variés ainsi que par un caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts ou des activités.

La cohabitation

L’accueil de ces deux types de population ensemble est atypique et rend compte d’une spécificité de l’IEL dans le paysage des DITEP. On peut retrouver dans ces deux populations à des degrés divers :

    • Une fragilité émotionnelle, (contrôle difficile des émotions)
    • Un sentiment d’insécurité,
    • Des relations aux autres perturbées,
    • Une fréquente dysharmonie cognitive,
    • Des troubles des apprentissages (dyslexie, troubles praxiques, dysgraphie) pouvant entrainer des difficultés scolaires,
    • Une altération de l’estime de soi
    • Une faible tolérance à la frustration,
    • Un trouble de déficit attentionnel avec ou sans Hyperactivité (TDA-H)

La cohabitation de ces deux types de population au DITEP est réfléchie dans l’accompagnement ; des groupes plus ou moins spécifiques sont proposés avec des aménagements de l’environnement et des prises en charges adaptées.

Les jeunes accueillis, quelle que soit leur problématique, ont besoin pour progresser d’un cadre d’accueil à la fois ferme et bienveillant. La prévisibilité des actions est également une donnée essentielle, les emplois du temps doivent être structurés et les lieux dédiés à une fonction propre. Les supports visuels sont très importants pour les enfants afin que le message à délivrer s’inscrive de façon plus permanente, plus rassurante. Pour cela la généralisation de supports inspirés du PICTURE EXCHANGE COMMUNICATION SYSTEM (PECS)® est plébiscitée.

Cette adaptation de l’environnement est encore plus vraie pour les jeunes porteurs de TSA. La prise en considération de leur sensibilité particulière sera nécessaire pour leur permettre d’évoluer sereinement dans leurs apprentissages. L’évaluation constante des centres d’intérêts sera majeure pour trouver les leviers à leur motivation.

Ces deux publics peuvent avoir des besoins en matière de santé somatique et psychique, autonomie et de participation sociale.

Pour les enfants du DITEP, nous recensons plus particulièrement des besoins au niveau de fonctions psychosociales globales. Que ce soit du fait du TSA ou de fragilités psychiques en lien avec un parcours de vie compliqué, les jeunes accueillis sont en difficulté dans la gestion des relations sociales avec les pairs et avec les adultes. Ils peuvent présenter des failles dans la compréhension des codes sociaux, dans la compréhension des situations sociales et dans l’adaptation du comportement en fonction de celles-ci.

Ces difficultés sur le plan psychosocial sont accentuées par des fragilités au niveau des fonctions émotionnelles. En effet, ces jeunes peuvent avoir des faiblesses dans l’identification, la compréhension et l’adaptation aux émotions des autres. Mais aussi, la plupart des jeunes sont en difficulté dans la compréhension et la gestion de leurs propres émotions. Les émotions peuvent ainsi être inadaptées en intensité, être en décalage ou trop pauvres.

Ces besoins s’inscrivent souvent dans le cadre d’une instabilité psychique en lien avec une forte insécurité, une fragile construction identitaire. Pour certains, des troubles de la pensée peuvent également être observés.

Pour les jeunes TSA accueillis, des besoins au niveau de la régulation sensorielle sont également repérés.

Sur un plan cognitif, une majorité des jeunes accueillis présentent des fragilités au niveau des fonctions attentionnelles perturbant les relations sociales mais surtout les acquisitions et le comportement scolaires. Des besoins au niveau de la mémoire, du calcul, du repérage dans le temps et dans l’espace sont également à identifier auprès de notre population.

Les fonctions cognitives de niveau supérieur sont également fragilisées chez beaucoup de nos jeunes. En effet, les capacités d’abstraction, de gestion du temps, de planification, de résolution de problèmes ou de flexibilité cognitive peuvent faire défaut chez certains.
Certains de nos jeunes peuvent présenter une déficience au niveau des fonctions intellectuelles.

Beaucoup de jeunes accueillis présentent également des failles au niveau des fonctions psychomotrices. Ces dernières s’exprimant par du retard psychomoteur, une instabilité psychomotrice, un état d’agitation et d’excitation, des difficultés en motricité fine ou dans la représentation du corps.

En fonction de leur âge et de leur niveau de développement, les jeunes accueillis au sein du DITEP vont avoir des besoins d’autonomie différents.

Chez certains, nous allons voir s’exprimer des besoins au niveau de l’autonomie de la vie quotidienne. Même si le besoin n’est pas technique, les jeunes peuvent avoir besoin qu’on les sollicite, qu’on les accompagne, qu’on les outille pour développer l’autonomie au niveau de la toilette, de l’habillage, de l’alimentation ou de la prise de soin de certaines parties du corps (brossage de dents, soin de peau…).

En lien avec les difficultés psychosociales présentées plus haut, les jeunes accueillis sont nombreux à ne pas être autonomes dans la gestion des relations avec autrui. Nous notons des besoins de soutien à la communication, à la régulation des interactions sociales au sein du DITEP ou à l’extérieur. Le respect des conventions sociales, la maitrise des émotions, de l’agressivité verbale et/ou physique peuvent avoir besoin d’être accompagnés. Dans cette logique, certains jeunes ont besoin d’être accompagné afin de s’affirmer dans certaines situations, afin de ne pas s’enfermer dans une relation « dominant/dominé ».

Par ailleurs, les jeunes accompagnés par le DITEP peuvent avoir des besoins au niveau de la prise de décisions. En lien avec les problèmes d’affirmation de Soi ou de troubles des fonctions exécutives, il nous appartient de les accompagner pour faire des choix et envisager les conséquences de leur choix. La prise d’initiatives peut nécessiter également d’être encouragée pour certains.

Nous dénotons que la participation à la vie sociale des jeunes de l’ITEP doit être entourée. Certains ont besoin d’être accompagnés pour participer à des actions de bénévolat, intégrer la vie associative de sa cité ou pour pratiquer sa religion. Il est nécessaire qu’ils acquièrent le statut de citoyen inséré et impliqué dans la vie sociale et politique.

Des besoins pour accomplir les activités domestiques sont également à accompagner. Les enfants du DITEP doivent apprendre à faire des courses (planifier la liste, choisir, se procurer et ranger les produits). De même, au niveau des tâches ménagères, il faut les outiller qu’ils sachent planifier, organiser, préparer des repas et participer au rangement, au ménage du lieu de vie.

Sur le plan de l’accès à la scolarité, en fonction de leur âge et de leur niveau, la question de développer des attitudes (participations à des activités, vivre ensemble…), puis développer une attitude d’élève (fréquentation scolaire régulière, suivre les consignes, apprendre les leçons, collaborer avec les autres élèves…) se pose pour les jeunes accueillis. Pour certains, nous devrons nous concentrer sur la formation professionnelle (suivre le cursus préparant à l’apprentissage d’un métier). Pour les plus âgés, la dimension de la mise en stage ou un apprentissage et éventuellement chercher, garder ou quitter un emploi, sera prioritaire. La gestion de l’argent éventuellement gagné peut également nécessiter un accompagnement.

Les besoins au niveau de la scolarisation se déclinent ensuite de manière plus spécifique, tel que l’apprentissage de la lecture, de l’écriture ou du calcul. Mais cela peut également concerner le besoin de réfléchir, se questionner, avoir des idées, les formuler, en débattre

Cette vie sociale, à laquelle les jeunes du DITEP doivent se confronter, peut se réaliser au sein de l’établissement en participant à des temps de jeux, de collaboration, mais également à l’extérieur en allant au cinéma, au musée, en découvrant différentes activités ou en voyageant. Ces activités de socialisation impliquent parfois de travailler au préalable sur la capacité à initier ou entretenir des relations amicales. Au-delà, dans la sphère de la vie affective et sexuelle, la notion de prévention et la gestion d’une relation tendre avec quelqu’un devront être abordées et réfléchies. Les besoins relationnels peuvent également s’exprimer au sein de la famille biologique, ou famille d’accueil, les liens avec les parents ou la fratrie peuvent nécessiter un accompagnement

En lien avec cette vie sociale et/ou avec l’intégration scolaire, la maîtrise de l’usage de transports en commun (Bus, Métro, Tramway) est importante. De même que le fait de savoir maitriser un moyen de transport en tant que conducteur notamment un vélo ou une trottinette pour les enfants accueillis.